C'est entendu.

mercredi 24 février 2010

[Réveille Matin] Syd Barrett - Octopus

Bonjour à tous ! Ce matin, on se réveille avec une histoire bien connue. En fait, une histoire bien trop connue, qu'on finit par romancer à grands coups de génie maudit de 23 ans qui emmène son groupe toucher les étoiles avant de disjoncter une dernière fois et de se retirer de la circulation à tout jamais. Ouaip, on parle bien ici de Syd Barrett, et si ce garçon tout de même un brin jeté a porté sur ses épaules ce qui est à nos yeux le meilleur (et tout premier) album de Pink Floyd, "The Piper at the Gates of Dawn" en 67, ses faits d'arme ne s'arrêtent pas là. De 66 à 68, Syd compose frénétiquement, et toujours avec la même méthode désinvolte et allumée : balancer des accords un peu au hasard, terminer les mesures quand ça l'amuse et surtout se laisser emporter par ce chant qui semble toujours avoir une longueur d'avance sur l'auditeur en éructant des paroles cryptiques avec un naturel et une évidence pas croyable. Alors quand il se retrouve, disons, évincé de son propre groupe, il aura de quoi enregistrer deux albums, "The Madcap Laughs" et "Barrett", tous deux sortis en 1970, et un bon tas de morceaux restés inédits jusqu'à la compilation "Opel" en 1988.



(Syd Barrett - Octopus)


Si "Barrett" est un album rock assez arrangé, au son plutôt riche, "The Madcap Laughs" en revanche a dû bien surprendre l'auditeur de Pink Floyd de l'époque : pas de gros effets enfumés, de sons à l'envers, de fuzz/reverb en veux-tu en voilà, mais un album de folk au psychédélisme très pur, réduit la plupart du temps à une guitare acoustique, une basse et une batterie. Octopus est le single tiré de cet album, et c'est un peu une leçon de composition en terme de tube bancal : le morceau semble s'écrire devant nous en tapant un peu n'importe où mais en visant juste à chaque changement d'accord. Il trébuche sans arrêt sur un chant imprévisible et se rattrape au dernier moment avant de repartir comme si de rien n'était. Un monument complètement tordu mais surtout sacrément addictif.


Thelonius.

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