C'est entendu.

lundi 27 avril 2009

[Comptez pas sur moi] Gonzales et sa grosse mâchoire

Non, Gonzales ne joue pas dans le dernier Kad Merad, mais il fera néanmoins une apparition manuelle dans le biopic consacré à Serge Gainsbourg, par contre, le saviez-vous ? Si je voulais vous parler de Gonzales, le canadien le plus poilu depuis Sasquatch, c'est plutôt à cause de sa dernière lubie : battre le record du monde du temps passé à jouer du piano sans interruption.
D'aucuns trouveraient cette idée amusante, ou candide, mais pas moi. Tout cela serait en effet bien sympathique si ce n'était pas aussi représentatif de la carrière et de l'état d'esprit de Gonzo...
Vous qui ne connaissez que peu son champ d'action, sachez qu'il a notamment travaillé pour et avec Feist, Mocky, Peaches et tout récemment Katerine et Arielle Dombasle. Plus qu'un ovni musical, ce n'est pas un alien musical mais bien un prédator musical que ce génie (le mot est de lui) du piano expatrié à Berlin. Ce type-là est doué, certes, il peut passer de Brahms à Lizst et de Beethoven à Ray Charles dans une même pièce. Il connaît son affaire, il connaît la musique, et, mieux, il sait même amuser son public en faisant de ses interprétations des shows son et lumière, volontairement tournés vers l'amusement permanent (comme le titre de son deuxième album, The Entertainist, le laisse entendre) d'un auditoire trop facilement et rapidement ennuyé devant un répertoire bardé de classicisme.
Seulement voilà, à quoi bon ? C'est bien beau de brasser tout cet air, c'est bien beau d'être un "génie" mais si ça ne mène nulle part, je ne vois pas pourquoi je considèrerais ce type autrement que comme un autre chantre de la muzak, un poil (ou toute une pelouse de ces derniers) dans la main de la Musique en tant qu'Art, un cumulonimbus dans le ciel constellé de ces étoiles dont l'éclat est éclipsé par ce bedonnant monceau de vapeur d'eau, admirable depuis la terre ferme par un public consternant, mais méprisable pour ceux, érudits, qui attendent sa dissipation pour enfin reluquer le firmament promis.

7 commentaires:

  1. Depuis que je l'ai vu à Taratata, je lui voue un mépris tenace !

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  2. lamuyaniyuzimina29 avril 2009 à 14:42

    "un poil (ou toute une pelouse de ces derniers) dans la main de la Musique en tant qu'Art, un cumulonimbus dans le ciel constellé de ces étoiles dont l'éclat est éclipsé par ce bedonnant monceau de vapeur d'eau, admirable depuis la terre ferme par un public consternant, mais méprisable pour ceux, érudits, qui attendent sa dissipation pour enfin reluquer le firmament promis" : euh, lol?

    Sinon je ne te suis pas très bien sur cet article, mais j'avais écouté Presidential Suite de Gonzales, et c'était décevant. À part 'Take me to Broadway', j'ai trouvé ça franchement moyen — 2.5 voire 2 sur RYM.

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  3. Que ne comprends-tu pas dans mon propos ?
    Comme tu le dis toi-même, son album le plus "entertainer", le plus putanier, le plus grand public (Presidential Suite et cet infâme Take me to Broadway) est clairement décevant.
    Gonzales a des capacités mais il lui manque un but, un projet, et du talent.

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  4. Il sert à rien ce gonze

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  5. Je ne connais pas sa musique et, à vrai dire, elle ne m'intéresse pas du tout. Mais j'ai eu l'occasion de voir une sorte de Battle de piano entre ce Gonzales et Jean-François Zygel à la télévision où les concurrents devaient relever des défis un peu rigolos et ludiques. Je l'ai trouvé épatant, drôle et plein de ressources. Je ne crois pas que ce soit un très bon compositeur ou créateur mais j'aime bien son personnage finalement.

    Duck.

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