L'autre matin je m'lève, dis donc mon pote sur qui que j'tombe ? Émilien, alias Le Aids. Chez moi, quoi, dans le salon, un micro dans la main gauche, les couilles dans la droite, son falzar sur l'épaule, qui me hurle dans son micro, au mépris des lois les plus élémentaires de la physique, du bon sens, et du bon voisinage, que merde quand même il est cool le dernier disque de la grosse Deal, que même (selon ses termes) "Cet album est un grower, totalement, un album qui se révèle être un petit, un minuscule, un ridicule mais génial chef d'œuvre mineur. Et c'est déjà beaucoup.", sur quoi il se met à danser en produisant de maigres volutes de fumée avec ses pieds tout en murmurant de façon assez indigne (rappelons qu'il tient toujours ses bijoux de famille dans une main) qu'il est content de me voir et que ça ne serait pas un mal que je lui voue un culte pendant quelques semaines, sur quoi il disparait dans la fumée, emportant avec lui falzar, rêves, paroles, paroles, paroles (je t'en prie) et aussi une bonne dose de mon canapé tout neuf, littéralement bouffé par la téléportation mystique du gars.
Je me suis réveillé à ce moment là, en sueur (mon front), en effervescence (ma teub) et le sourire aux lèvres (la bouche).
First things first in the morning, j'ai écouté le nouvel album des Breeders, qui semblait être le point de départ prophétique à tout ce foutoir, et je l'ai écouté, sans en attendre grand chose, vu que les Breeders ça n'avait jamais été ma came, et en en attendant tout, une révélation, un coup d'un soir, tout.
J'en ai reçu un héritage. Le devoir de l'écouter plus, la mission d'en parler, de ce disque. Parce que c'est le disque le plus cool sorti en 2008. Plus cool que Stephen Malkmus et les Jicks, c'est dire... Et pourtant la soeurie (fratrie ?) Deal commence à se faire vieille. Ça fait 18 ans qu'est sorti Pod (un album précurseur dont les droits ont été racheté par Apple depuis qu'ils commercialisent leurs télécommandes blanches), et c'est seulement le quatrième album du groupe, le premier en 7 ans, 13 pistes rafraichissantes pour qui aime les Brrrrrrrrrreeders (voilà qui devrait satisfaire les fans de trivia et de statistics).
Overglazed, titre d'ouverture, donne le ton de la coolitude annoncée, par des méthodes assez conventionnelles que ne renieraient pas les Dandy Warhols et autres Brian Jonestown Massacre, mais c'est surtout sur le Bang on qui suit, pouvant paraître ridiculement répétitif et vide au premier abord, que l'on sait à quoi s'en tenir. Cette chanson résume tout. "I love no one and no one loves me". Changez le verbe une ou deux fois et vous avez les couplets, ajoutez une phrase courte et vous avez le refrain. 2 minutes et 3 secondes. Une basse au son tout synthétique que j'aurais habituellement volontiers troquée contre n'importe quel biniou, tout mais pas ça, sonne ici comme l'évidence même, et un minuscule riff de guitare sur le refrain donne le petit + qu'il fallait, et c'est le tube de l'album. Évidemment il faut le comprendre, sinon on trouvera ce morceau tout à fait banal, trop court, trop vide de sons comme d'intérêt, mais ce serait passer à côté d'un entêtement matinal et soiral de cette fameuse phrase "ilovenooneandnoonelovesme", qui, j'irais même jusqu'à le certifier, est aussi un entêtement aprèmidal.
Ecoutez Bang On et laissez vous convaincre que c'est le cool fait rock.
Title TK (une review de ce précédent disque viendra un jour) c'est un album assez carré, intelligent, réfléchi, qui préfigure tout de même un peu Mountain Battles sur certaines choses (notamment la gestion du silence et du vide), mais avec Mountain Battles, on est dans le domaine du "tiens allez j'ai des chansons, je me prends pas la tête, je les jette sur la table, faites en ce que vous voulez les mecs, faites une tournante, bouffez juste la tête si vous n'aimez pas le foie, ou bien commandez une pizza, mais me faites pas chier". Kim Deal vous laisse choisir. Elle s'en branle, elle s'est fait suffisamment de thunes entre 2004 et 2007 avec la reformation des Pixies pour élever ses gamins et en faire des gens aussi gros qu'elle.
Alors vous avez les ballades (We're gonna rise, Regalame esta noche), les morceaux indie rock qui bougent (German Studies, Walk it off, No way...) et au milieu de l'album, si vous avez eu la patience (vous foutez pas de moi, les morceaux sont tous en dessous de 3 minutes sauf le dernier), vous découvrez le ventre moelleux du disque à savoir deux chansons très étranges (Spark et Istanbul), à mille milliards de lieues des chansons de rock indie traditionnelles qu'on trouvait sur les trois premiers disques... Mon Dieu ce disque est leur Kid A (...)!
Mais là ou je trouve Kim la plus touchante c'est sur les ballades à la coule de ce disque, à savoir la mignonne Regalame esta noche, en espingouin donc, et sur Here no more, qui me fait les serpentins dans mon coeur. Kim t'as la meilleure voix, et tu es la plus cool.
A ce prix là, j'ai envie de dire plusieurs choses. d'abord ce n'était pas forcément la peine de caler le titre éponyme (si si, c'est la bonne utilisation du mot "éponyme"), parce que c'est le plus faible du disque. Ensuite, diantre qu'est ce qu'il est bon ce poutain de disque. Et enfin, je suis bien content de l'avoir aimé, envers et contre tout, parce que comme la prophétie intrasommeillale le laissait présager, ce fut le point de départ de plusieurs semaines déjà dévouées à l'adoration sans limite du plus petit rockcritic/bassplayer/singersongwriter/organist/guitariste/comedian/mustacheman du monde à savoir le sida.
Cet album est numéro 10 de mon top albums 2008.
Je me suis réveillé à ce moment là, en sueur (mon front), en effervescence (ma teub) et le sourire aux lèvres (la bouche).
First things first in the morning, j'ai écouté le nouvel album des Breeders, qui semblait être le point de départ prophétique à tout ce foutoir, et je l'ai écouté, sans en attendre grand chose, vu que les Breeders ça n'avait jamais été ma came, et en en attendant tout, une révélation, un coup d'un soir, tout.
J'en ai reçu un héritage. Le devoir de l'écouter plus, la mission d'en parler, de ce disque. Parce que c'est le disque le plus cool sorti en 2008. Plus cool que Stephen Malkmus et les Jicks, c'est dire... Et pourtant la soeurie (fratrie ?) Deal commence à se faire vieille. Ça fait 18 ans qu'est sorti Pod (un album précurseur dont les droits ont été racheté par Apple depuis qu'ils commercialisent leurs télécommandes blanches), et c'est seulement le quatrième album du groupe, le premier en 7 ans, 13 pistes rafraichissantes pour qui aime les Brrrrrrrrrreeders (voilà qui devrait satisfaire les fans de trivia et de statistics).
Overglazed, titre d'ouverture, donne le ton de la coolitude annoncée, par des méthodes assez conventionnelles que ne renieraient pas les Dandy Warhols et autres Brian Jonestown Massacre, mais c'est surtout sur le Bang on qui suit, pouvant paraître ridiculement répétitif et vide au premier abord, que l'on sait à quoi s'en tenir. Cette chanson résume tout. "I love no one and no one loves me". Changez le verbe une ou deux fois et vous avez les couplets, ajoutez une phrase courte et vous avez le refrain. 2 minutes et 3 secondes. Une basse au son tout synthétique que j'aurais habituellement volontiers troquée contre n'importe quel biniou, tout mais pas ça, sonne ici comme l'évidence même, et un minuscule riff de guitare sur le refrain donne le petit + qu'il fallait, et c'est le tube de l'album. Évidemment il faut le comprendre, sinon on trouvera ce morceau tout à fait banal, trop court, trop vide de sons comme d'intérêt, mais ce serait passer à côté d'un entêtement matinal et soiral de cette fameuse phrase "ilovenooneandnoonelovesme", qui, j'irais même jusqu'à le certifier, est aussi un entêtement aprèmidal.
Ecoutez Bang On et laissez vous convaincre que c'est le cool fait rock.
Title TK (une review de ce précédent disque viendra un jour) c'est un album assez carré, intelligent, réfléchi, qui préfigure tout de même un peu Mountain Battles sur certaines choses (notamment la gestion du silence et du vide), mais avec Mountain Battles, on est dans le domaine du "tiens allez j'ai des chansons, je me prends pas la tête, je les jette sur la table, faites en ce que vous voulez les mecs, faites une tournante, bouffez juste la tête si vous n'aimez pas le foie, ou bien commandez une pizza, mais me faites pas chier". Kim Deal vous laisse choisir. Elle s'en branle, elle s'est fait suffisamment de thunes entre 2004 et 2007 avec la reformation des Pixies pour élever ses gamins et en faire des gens aussi gros qu'elle.
Alors vous avez les ballades (We're gonna rise, Regalame esta noche), les morceaux indie rock qui bougent (German Studies, Walk it off, No way...) et au milieu de l'album, si vous avez eu la patience (vous foutez pas de moi, les morceaux sont tous en dessous de 3 minutes sauf le dernier), vous découvrez le ventre moelleux du disque à savoir deux chansons très étranges (Spark et Istanbul), à mille milliards de lieues des chansons de rock indie traditionnelles qu'on trouvait sur les trois premiers disques... Mon Dieu ce disque est leur Kid A (...)!
Mais là ou je trouve Kim la plus touchante c'est sur les ballades à la coule de ce disque, à savoir la mignonne Regalame esta noche, en espingouin donc, et sur Here no more, qui me fait les serpentins dans mon coeur. Kim t'as la meilleure voix, et tu es la plus cool.
A ce prix là, j'ai envie de dire plusieurs choses. d'abord ce n'était pas forcément la peine de caler le titre éponyme (si si, c'est la bonne utilisation du mot "éponyme"), parce que c'est le plus faible du disque. Ensuite, diantre qu'est ce qu'il est bon ce poutain de disque. Et enfin, je suis bien content de l'avoir aimé, envers et contre tout, parce que comme la prophétie intrasommeillale le laissait présager, ce fut le point de départ de plusieurs semaines déjà dévouées à l'adoration sans limite du plus petit rockcritic/bassplayer/singersongwriter/organist/guitariste/comedian/mustacheman du monde à savoir le sida.
Cet album est numéro 10 de mon top albums 2008.
oh la la, oui, cet album est absolument formidable, surtout quand il est présenté dans une review que j'ai aimé relire (et pas seulement parce que j'en suis la star américaine). Par contre, je suis pas d'accord, j'adore le morceau-titre, je le trouve absolument magnifique et déprimant, c'est un de mes préférés de l'album, j'adorerais faire des morceaux comme ça, brisé, vide, tristes. c'est fort. MAIS EN TOUT CAS, oui, un des albums de l'année. S'écouter Title TK et Mountain Battles à la suite, c'est absolument parfait. Les soeurs Deal, vous méritez 1000000 bisous.
RépondreSupprimerJ'ai dé-breeders mon scoot!
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