On a beaucoup parlé d'innovations dans le domaine de la distribution musicale, ou du rapport entre les groupes et leurs labels, notamment autour de Radiohead, et de la mise en vente de leur dernier album sur Internet au prix choisi par l'internaute. Et cette effervescence a été très intéressante, mais aussi très mercantile, finalement, quand, de ce côté-ci de la Manche (ou de l'Atlantique), Mickaël Mottet et ses amis Hiddentracks s'évertuaient à trouver le moyen de satisfaire leurs fans d'une façon encore plus folle: achetez leur un seul article (à un prix déjà dérisoire) et repartez inscrit sur la Hiddenlist, regroupant emails, et coordonnées des Hiddenlistiens, afin de correspondre avec eux.
En premier lieu, vous recevrez des newsletters signées de la main même de Mickaël et truffées de surprises (affiches, mp3s de concerts donnés par le groupe, ou de projets parallèles,...). Et puis très vite vous vous rendre compte que des cadeaux très concrets viendront frapper à votre porte, et un beau matin, vous recevrez un colis comprenant le dernier disque d'Angil (dont il est question ici) au format Vinyl (!) accompagné de deux albums de groupes présents sur le label We are Unique Records, et de deux marque-pages Angil & The Hiddentracks. Que demande le peuple ? Des clés USB ?
Et c'est sans compter sur la créativité du groupe, dont chaque concert est unique (les morceaux sont interprétés différemment à chaque fois), dont les projets parallèles sont réguliers (le supergroupe The John Venture de l'an dernier, qui regroupait Angil et B R OAD WAY, ou cette année Jerri, regroupant Angil et Deschannel), et qui n'hésite pas à partir en tournée avec les chansons d'un autre (celles de Stephen Malkmus, en l'occurence, lors de la récente tournée Angil plays Wowee Zowee). Le groupe tourne très régulièrement, passant plusieurs fois par an dans chaque coin de France, et la variété de leur palette empêche les fans de se lasser.
Mais n'allez pas croire qu'une telle note puisse ne récompenser qu'une démarche artistique ou autre démarche commerçante, non, ceci n'était destiné qu'à vous placer dans le contexte. Cette note, c'est la musique qui la mérite, et pas seulement Angil, puisque ce disque est en quelque sorte une collaboration.
Tout d'abord il y a un autre disque:
King Kong Was A Cat, disque éponyme, projet solo du guitariste de Melatonine, Mathieu Lozinguez, et sorti lui aussi sur We Are Unique Records, est un album instrumental d'électro-pop, sur lequel Mickaël a décidé de choisir quatre pistes, de les renommer après avoir écrit des paroles et de poser un flow hip hop marqué par son phrasé particulier, intégrant aux déjà très bons instrumentaux quelques samples humoristiquement utilisés, et un propos tantôt comique tantôt sérieux lorsqu'il se penche sur le cas du Jazz dans le dernier morceau:
1. Overkill Bill
2. Song for D.G.
3. Brighton's Two Words of the Day
4. The Shame of Jazz To Cope
Plutôt que de vous décrire en détail ces quatre collaborations, je vais vous dire carrément qu'elles forment le Maxi le plus fou, dansant et ingénieux de l'année, et vous prier de ne pas y réfléchir à deux fois pour écouter au plus vite le meilleur de l'électro hip hop Français (chanté en Anglais, hein, tout de même) actuel.
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